La chaîne alimentaire ?
Rien ne permet d’affirmer clairement que la fusion ait été réellement effectuée et que la procédure engagée par la précédente municipalité donne toute latitude à l’actuelle SEMISO d’agir sur le plan juridique et opérationnel concernant le patrimoine logements de l’OPH de St-Ouen. Peut-être un vrai problème !
Ainsi, aucun acte officiel public, ni aucune délibération du Conseil municipal de St-Ouen n’en attestent à ce jour. La SEMISO étant l’acteur principal de la Rénovation urbaine du Vieux St-Ouen et Cordon, certains, pessimistes, murmurent que ce flou juridique pourrait impacter le démarrage réel de nos opérations « ANRU » (cf. une pré-maquette financière)[1]
Plus surprenant, une fusion de la SEMISO-OPH mais une double direction ? Alors qu’un nouveau Directeur Général de la SEMISO, (Jean-Marie GERARD), a été récemment recruté, son prédécesseur (Arnaud BONNIER)[2] , œuvre toujours au sein de la SEMISO « sur le rapprochement des organismes de logements sociaux » au sens large.
Ce dernier serait en effet désormais aux manettes sur un dossier sensible comme l’absorption de la SEMISO… par « Plaine Commune Habitat »[3]. Un organisme de logements présidé aujourd’hui par le nouveau maire boulimique de St-Denis Mathieu Hanotin (PS). Un appétit qui s’expliquerait par le « boni »[4] de l’ordre de quelques dizaines de millions[5] d’euros tombé dans l’escarcelle de la SEMISO dans la ténébreuse affaire de la fusion avec l’OPHLM initiée et pilotée par l’ancien maire.
Un dossier dans lequel on devrait porter, par ailleurs, une certaine attention au destin des logements non-conventionnés[6] sans oublier les nombreux commerces propriétés de la Semiso au Vieux St-Ouen et côté Michelet-Bauer qui mériteraient une vraie requalification.
Personne n’en doute, les locataires sont au cœur de la réflexion de nos élus !
Eric PEREIRA-SILVA
[1] Synthèse retrouvée dans nos archives : une répartition du financement présentée en 2018 et résumée par nos soins, qui date un peu, mais qui donne au moins un ordre de grandeur. Évidemment, si la ville l’indique sur son site, nous publierons avec plaisir la dernière mouture 2023 (inflation comprise ?).
[2] L’artisan de ladite « fusion » Semiso-OPH sous l’autorité de W. Delannoy
[3] Mais comme certains le murmurent au sein de Plaine Commune avec peut -être un scénario alternatif.
[4] Larousse : du latin boni, pluriel de bonus. (Finance) Somme qui excède la dépense faite ou l’emploi de fonds projeté. En termes militaires de la gratte ou du rabiau…
[5] Avec notamment la valeur du patrimoine de l’OPHLM de St-Ouen sans oublier sa partie sur le territoire de l’Ile St-Denis (les 3 tours Pagel au Pont de St-Ouen et la cité Maurice Thorez au Nord de l’île St-Denis).
[6] A l’échelle de Plaine Commune, dans ce micmac, il serait aussi question « de logements non-conventionnés avec leurs heureux bénéficiaires. Car le « logement social » a différentes composantes : l’organisme qui a signé une convention avec l’Etat, pouvant déduire de ses impôts une partie des loyers perçus, bénéficier de subventions pour la rénovation, de l’aide Personnalisée au logement (APL), prestation sociale déduite directement du loyer (limitant les impayés). En contrepartie, il applique un loyer modéré.
Le non-conventionné, lui, « c’est une autre limonade » : le propriétaire peut choisir librement ses locataires (sans veiller à ce que leurs ressources ne dépassent pas un certain plafond) et fixer librement le montant du loyer. Il est plus libre de disposer de son bien quand il le souhaite.