Les problèmes s’additionnent aux Puces
Après les centaines de logements privés construits sur l’ancien site Wonder au cœur des Puces[1], la construction de la partie « commerciale » (côté Rosiers) du bien mal nommé « Village de Rosiers »[2] devrait démarrer sous peu avec beaucoup de retard à l’allumage. Des travaux qui pourraient percutés la livraison des immeubles de logements. Congestion automobile durable à prévoir…
Philippe Mayer, revient sur ce dossier et d’autres dans les Puces. Un quartier bien mal en point malgré son pôle touristique de renommée internationale qui est un atout majeur de notre ville. L’équipe municipale actuelle, sans vision globale ni propositions concrètes ressemble surtout à une poule qui a trouvé un couteau avec une politique de gribouille.[3]
« Tu le sais, tu en fais l’expérience au quotidien, à Saint Ouen, on construit. On édifie, on élève, on bétonne, on imperméabilise, on érige, on coule des dalles, … bref on est un peu du bâtiment quoi ! Et les Puces ne font pas exception.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir bataillé contre le fameux village des Rosiers en plein cœur des puces, rien n’y a fait, le rouleau compresseur de la BNP est passé par là.
Aujourd’hui le quartier des Puces que nous aimons tant est donc agrémenté de ces immondes immeubles d’habitation pensés comme la proue de paquebots dont on connait tous la nocivité pour les océans et la planète et donc maintenant pour notre quartier et notre ville.
Le 1er décembre 2022 (presque un an déjà) lors d‘une réunion publique, on nous annonçait la seconde phase de ce chantier titanic-esque. Il s’agissait alors de construire la partie commerciale du projet. Cette seconde phase était pourtant toujours aussi contestée pour son urbanisme très années 80 dont plus personne ne veut.
Pour mémoire le projet prévoit un supermarché en sous-sol de 2 000 mètres carrés accompagné d’un parking public de 300 places pour que les vroomers puissent venir acheter leur Cacolac dans un quartier déjà totalement congestionné par la porte de Clignancourt et les 1 000 logements récents construits sur la rue des Rosiers.
On nous annonçait donc tambour battant et bétonneuse sur le pied de guerre, le démarrage des travaux dans la foulée… Mais depuis plus rien ou quasiment. Un trou béant, notre trou des Halles à nous. Pas de son, pas d’image. Les propriétaires à 10 000 boules du mètre du Village des Rosiers façon Sarah Lavoine vont donc aménager dans un quartier en jachère. Je pense qu’ils apprécieront leur environnement à sa juste valeur.
Quelle est la raison de ce retard ? Quelles sont les négociations entamées par la BNP auprès de la Mairie ? Un changement de programme ? Un souhait de transformer le programme commercial en programme de logements ? La transparence sur ce dossier serait grandement souhaitée quand on connait l’opposition des riverains et des puciers à ce projet d’un autre temps qui rappelons le consiste en une imperméabilisation à 100% d’une parcelle de 2,6 hectares pour construire de belles meringues prétentieuses estampillées art déco du nouveau riche.
Plus globalement, ce qui devrait être le joyau de Saint Ouen, les Puces, sont bien mal en point. Elles sont aujourd’hui coupées en deux par d’une part ce trou béant à l’emplacement des anciennes usines Wonder et d’autre part, juste en face Cap Saint Ouen dont on ne sait quand, enfin, sera prise la décision de l’ouvrir sur les Puces. Le marché Malassis fermé puis réouvert [4] (…).
Les « Boute en Train » dont le projet ne devrait pas sortir avant une dizaine d’années tant l’amateurisme sur le devenir de ces tours semble avoir été de mise à l’hôtel de ville à égalité avec un Delannoy opposé au logement social et un Bouamrane aveuglé par la gentrification de la ville. En plein cœur du quartier c’est donc une immense parcelle en déshérence pour de très longues années.
On pourrait aussi parler de la contrefaçon qui prospère sur les marchés, de la liaison piétonne entre le métro est les Puces qui ne fait pas honneur à ce quartier avec un nettoyage inexistant, une signalétique défaillante et au final des espaces publics repoussants de crasse. Je passe sur les trottoirs défoncés, le stationnement gênant des voitures sur les trottoirs (rue Marceau entres autres) On pourrait ajouter la circulation intenable, la symphonie des klaxons et les trop nombreuses boutiques ayant baissé le rideau définitivement.
Bref le quartier va mal et on attendrait d’une municipalité sur laquelle figure l’un des 10 sites s plus fréquentés de France qu’elle se saisisse sérieusement du problème au lieu de laisser faire le marché au risque que ce quartier perde définitivement et son âme et surtout son avenir et que les logements finissent par remplacer les marchés subclaquants. »
PM
[1] Une opération gigantesque, sans équipement public ni espaces verts de pleine terre dans son périmètre, conçue par les amis architectes et promoteur du regretté Patrick Balkany. Le tout porté par notre ancien maire W. Delannoy.
[2] Une partie « commerciale » faisant face à « la Chope des Puces ».
[3] Politique de gribouille : Personne naîve qui se jette subitement dans les ennuis qu’elle voulait éviter » (cf. dictionnaire Le Robert).
[4] Un Marché mal en point avec une injonction de travaux et finalement réouvert depuis peu après sa mise en conformité.
“ces immondes immeubles d’habitation”
Beaucoup d’audoniens aimeraient se loger dans ces “immondes immeubles d’habitation”, pour mettre leurs enfants à l’abri des trafics de stupéfiants, qui gangrènent les quartiers prioritaires en politique de la ville de Saint-Ouen.
Bravo à l’ancien maire William Delannoy d’avoir signé le permis de construire du Village des Rosiers.
Stop à la construction de logements sociaux en Seine-Saint-Denis.
Disons plutôt que beaucoup d’audoniens aimeraient, s’il le pouvaient financièrement, se loger dans des immeubles neufs avec terrasses, un hall accueillant, une “architecture” tape à l’oeil, des voisins charmants, un parking sécurisé etc…
Sur le plan urbain on verra assez vite, au-delà du style architectural, les conséquences de cette opération sur tout le secteur des Puces ?
Un conseil : économisez vos bravos, le plus dur est devant nous (sans parler des Boute en train).
“ces immondes immeubles d’habitation”.
Des centaines d’audoniens sont prêts à payer des loyers élevés pour se loger dans “ces immondes immeubles d’habitation”, et protéger leurs enfants des trafics de stupéfiants qui gangrènent notre ville.
Merci à l’entreprise Coredif d’avoir construit environ 1050 logements à Saint-Ouen dans plusieurs programmes de construction, dont Rue des docks, Village des rosiers, rue de Clichy vogue, boulevard Victor Hugo, 141 avenue gabriel péri.
Cela représente 1050 possibilités pour les familles audoniennes de rester à Saint-Ouen et d’échapper à l’emprise des dealers.