Une émotion sensible et compréhensible a saisi le microcosme politique local avec l’arrivée à Saint-Ouen, enveloppée de mystère, du siège des « Patriotes » le nouveau parti de Florian Philippot ex n°2 du Front National[1]. C’est finalement dans le petit immeuble au-dessus de la « Chope des Puces » 122 rue des Rosiers au cœur des Puces et à deux pas de la Porte de Clignancourt que l’oiseau a fait son nid.
Le lieu n’a pas pu rester secret jusqu’au bout et l’inauguration, fort discrète, ce lundi matin a néanmoins été troublé par la présence d’un petit comité d’accueil mobilisé au pied levé notamment par l’opposition de Gauche du Conseil municipal. Comme l’indique le Parisien de ce jour, les troubles fête ont scandé : « pas de quartier pour les fachos ! Pas de fachos dans notre quartier ! ».
Fréderic Durand (PCF), Conseiller municipal et chef de fil de l’opposition a indiqué à cette occasion « Cette installation, c’est le résultat de vingt ans de banalisation de l’extrême Droite ».
Qu’on se rassure nos « Patriotes » issues d’une famille politique qui a beaucoup tâté de la Collaboration puis du colonialisme ne sont pas précisément partis à la conquête de Saint-Ouen. D’autant que côté populisme de Droite nous sommes déjà bien lotis à la Mairie et que les électeurs de notre ville accordent relativement peu de suffrages à l’extrême Droite au regard d’autres territoires. On est plutôt dans le pratique et le pas cher habillé d’une implantation dans une banlieue populaire.
En réalité, ce siège c’est au final seulement 120 m2 en étage dans un petit immeuble ancien, proche du métro (ligne 4) et du périphérique[2]. On est donc loin du complexe de bureaux du FN à Nanterre (2 000 m2)[3], la maison mère, ou officiait il y a peu encore ledit Philippot. Enfin, il s’agit aussi d’une opportunité de loyer forcément pas trop élevé avec un propriétaire sinon ami du moins pas vraiment ennemi.
Le maître des lieux est en effet le tonitruant Marcel Campion[4] dit le « Roi des Forains ». Ce dernier aux relations diverses et variées indiquant au Parisien concernant ce bail : « j’ai croisé Florian Phillipot cinq ou six fois. J’aurais pu le proposer aussi bien aux communistes, aux Verts et même à des sans papiers ». (sic !)
En attendant si les hordes brunes n’en sont pas à ravager Saint-Ouen, la démocratie c’est aussi des manifestations, mêmes symboliques, contre ceux qui l’ont historiquement et partout dans le monde foulée au pied. Un simple accord entre un propriétaire et un locataire ? Fait-on leur jeu en braquant les projecteurs sur eux ? Se prête-t-on a une récupération politicienne locale ?
Un chose est certaine ne rien dire et ne rien faire ce serait le pire.
En résumé, pour faire simple avec un message clair : Les « Patriotes » et l’extrême Droite ne sont pas les bienvenus à Saint-Ouen et il faut le faire savoir. Ce sera donc le mot d’ordre pour la prochaine manifestation sur place semble a priori demain mercredi 20 décembre 2017 à 19h.
***
[1] Florian Philippot anti traité de Maastricht convaincu était en 2002 dans la mouvance politique de Jean Pierre Chevènement du Mouvement des Citoyens (Mdc)
[2] Une installation qui pourrait être temporaire dans ce secteur des Puces calme la semaine mais qui pourrait être très perturbés pas des travaux gigantesques aux abords de l’immeuble (opérations Wonder et surtout Cap St-Ouen). Sans compter une image brouillée pour « la célèbre Chope des Puces qui pourrait souffrir commercialement de cette cohabitation forcée et sulfureuse.
[3] A Nanterre lors de l’annonce de l’arrivée du siège du FN le maire de la ville, Patrick Jarry (PCF), avait déclaré : « Je ferai tout mon possible légalement et politiquement pour m’y opposer », avait-il déclaré. Il avait même écrit une lettre au préfet des Hauts-de-Seine pour dénoncer « un projet vécu comme une véritable provocation ».
[4] Marcel est aussi un grand pote des gitans et manouches et gratte sa guitare régulièrement le week-end sur un air de jazz chez lui à la « Chope des Puces ». Il se dit même que la belle mercedes noire (immatriculée au Luxembourg) garée à côté serait la sienne. On ne prête décidément qu’aux riches !
“Fréderic Durand (PCF), Conseiller municipal et chef de fil de l’opposition a indiqué à cette occasion « Cette installation, c’est le résultat de vingt ans de banalisation de l’extrême Droite ».
C’est vrai que ça la fout vraiment mal et quel renversement de situation pour les cocos locaux qui ils n’y a pas encore si longtemps “tenaient” la ville et plastronnaient avec arrogance. Aujourd’hui à la tête de la ville, on n’a un “autocrate” de droite et l’ancien bras droit de la chefaillone de l’extrême droite qui installe le “siège” de son modeste mouvement. Que s’est il donc passé en 20 ans pour que l’on n’en soit arrivé là. Comment se fait il que le PC local en soit arrivé là ? C’est bien de dénoncer l’extrême droite mais visiblement cela ne suffit plus. Un examen de conscience s’impose. Hélas il semblerait que le PC local (et pas seulement) refuse de le faire.
“En attendant si les hordes brunes n’en sont pas à ravager Saint-Ouen, la démocratie c’est aussi des manifestations, mêmes symboliques, contre ceux qui l’ont historiquement et partout dans le monde foulée au pied”
Les bruns seraient les seuls à avoir fouler aux pieds la démocratie ?
Etaient-ils bruns ceux qui ont foulé au pied le vote du TCE en 2005 ?
Un œil sur les hordes de députés et sénateurs, mêmes pas bruns, qui ont piétiné le vote sur le référendum sur le Traité Constitutionnel Européen du 29 mai 2005
Résultat du vote en congrès à Versailles en février 2008
http://www.assemblee-nationale.fr/13/scrutins/jo9000.asp
«Pas de quartier pour les fachos ! Pas de fachos dans notre quartier ! ».
Ce slogan du Parti Communiste Français est un appel irresponsable à la violence. Imaginez qu’une audonienne ou qu’un audonien prenne à la lettre ce slogan du pcf, que dans une manifestation il en vienne à blesser un membre du FN/des patriotes, que celui-ci porte plainte, et qu’une lourde peine soit prononcée au pénal contre cet(te) audonien(ne), lequel se retrouverait avec un casier judiciaire rempli et n’aurait plus d’accès aux emplois de la fonction publique.
Les communistes sont habiles à appeler les citoyens à la violence en se gardant bien eux-même de l’utiliser. C’est légèrement machiavélique.
D’accord pour lutter contre l’extrême droite mais pas d’accord pour suivre n’importe quel slogan.
Pour lutter contre l’extrême droite, il faut rappeler comment a été créé le front national en 1972.
En 1972 tous les états-majors des partis politiques savent que Mr Pompidou est gravement malade et tous préparent une future élection présidentielle. Trois phénomènes bouleversent la vie politique : 1) la télévision s’est répandue dans des millions de foyers 2) l’élection présidentielle se fait au suffrage universel et c’est un scrutin direct 3) des débats télévisés ont lieu avant le premier tour et entre les deux tours comme. Tous ont vu comment Lecanuet s’est planté en 1965 dans un débat télévisé.
En 1972 l’extrême droite a donc un gros problème. Elle a un programme, elle a un électorat, mais elle n’a pas de candidat présentable devant des millions de téléspectateurs et elle n’a pas de parti structuré pour mener une campagne électorale. Alors les vichystes choisissent Jean-Marie Le Pen car il sait s’exprimer devant les caméras et sait répondre aux journalistes. Et ils créent le Front National rédigent ses statuts.
La famille Le Pen est un leurre, c’est la face présentable de l’extrême droite. Derrière elle les nostalgiques de Vichy détiennent le pouvoir.
Les “nostalgiques de Vichy” n’ont pas plus d’avenir politique que ceux du “programme du CNR”. La 2e Guerre mondiale est finie.
L’extrême Droite comme les autres forces politiques doivent se renouveler, si elles veulent avoir une chance de convaincre l’électorat. C’est ce que semble faire Philippot en affichant le portrait du Général et en faisant connaître ses anciennes convictions chevènementistes(en 2002). Mais son discours ressemble trop à celui de la Gauche anti UE pour qu’il arrive à créer une nouvelle force entre FN, LR, Debout la France et FdG.
Cette incapacité de se renouveler du vieux personnel politique est telle qu’elle laisse un boulevard à Macron qui malgré une série de mesures impopulaires(réduisant presque Hollande à un affreux gauchiste) progresse dans les sondages.
De l’extrême droite à l’extrême gauche, je pense que si l’électorat n’a pas adhéré à leurs propositions, ce n’est pas parce qu’il ne les aurait pas comprises mais parce qu’il les rejette.
Il serait donc grand temps d’y réfléchir et d’essayer de comprendre d’où vient ce divorce entre forces politiques traditionnelles et électeurs.
En 2022, le “gamin” va se pointer en disant la chose suivante aux françaises et aux français : ” voilà vous avez le choix, soit vous votez pour moi ou alors ce sera soit les fachos de Le Pen soit les staliniens de Mélenchon (si celui ci rempile pour une dernière fois)”.
10 ans de macronisme voilà ce qui nous attend. Avec comme apothéose : Paris 2024 !
Les candidats aux élections présidentielles sont choisis en fonction des besoins de la télévision. Ce média nécessite des personnes capables durant deux heures d’attaquer leurs adversaires et de défendre leur programme. La télévision impose des cogneurs plutôt que des bons gestionnaires. En 2017 le patronat français a choisi Emmanuel Macron une bête de communication capable de détruire ses adversaires au cours d’un débat télévisé. C’est le bon choix. En décembre 2017 le taux de chômage augmente en France et sa côte de popularité progresse.
Pour gagner les élections municipales du 8 mars 2020 à Saint-Ouen, la gauche aura besoin de gestionnaires compétents pour établir un programme sérieux 2020-2026 ainsi que de personnes capables au cours d’un débat télévisé de rendre coup pour coup au candidat(e) LREM/Medef et au candidat de la droite populiste.
“ainsi que de personnes capables au cours d’un débat télévisé de rendre coup pour coup au candidat(e) LREM/Medef et au candidat de la droite populiste.”
Un débat télévisé ? C’est les municipales pas les présidentielles.
En 2015 lors de la COP 21, la démocratie était-elle brune ?
Visionnez le film réalisé par le Collectif 317
———————————————————————————————————–
VIDEO – Les manifestants de la COP21, premiers réprimés de l’état d’urgence
13 décembre 2017 / Collectif 317
Le 29 novembre 2015 fut une journée spectaculaire.
Des caméras de télévision du monde entier sont braquées sur Paris : aux images-fétiches du « deuil national » et de la mascarade diplomatique de la COP21, viennent s’ajouter celles de la répression d’une manifestation interdite.
Cet exhibitionnisme d’État s’est banalisé depuis. La place de la République (désormais surnommée « Place de la REP’ », sous-entendu « de la répression ») a connu depuis ce baptême d’autres étouffements et punitions collectives. On l’a vu pendant le mouvement contre la loi travail et Nuit debout.
Mais, on peut dire que l’usage du monopole de la violence d’État n’a jamais été aussi légitime, pour la dite « opinion », que ce 29 novembre 2015. Parce que les attentats du 13 novembre auraient dû nous imposer une docilité générale et exemplaire.
Le 29 novembre 2015, 5.000 personnes, refusant de laisser le sort de l’environnement aux seules mains des dragons industriels et de leurs alliés gouvernementaux, se rendent à République en début d’après-midi, malgré l’encadrement militarisé de la place. 317 d’entre elles se font arrêter et emmener dans différents commissariats.
Du point de vue du spectacle et numériquement : c’est une première dans l’histoire de la répression politique française. Personne ne s’étonne de ce contrôle massif pourtant rare, singulier et de l’ordre du « phénomène ».
L’arrestation des 317 est passée sous silence, il n’y aura pas de suite, ni suivi journaliste ni enquête. Le « saccage » du monument deviendra le seul souvenir, la seule trace de l’historicité de la journée.
Or, les hélicoptères, les caméras de surveillance, les images d’arrestations annoncent un basculement : celui de l’état d’urgence. L’état d’exception et sa nouvelle nature, ses futures intentions.
Le collectif 317 a recueilli les témoignages des réprimé-e.s, et a traduit les expériences des gardé-e.s à vue en images et en son.
Contre-informer, traduire, archiver.
Un an plus tard, nous concluons un documentaire portant une attention particulière aux récits des gardes-à-vue du 29 novembre 2015, et une analyse sur le dispositif punitif de la COP21, durant les deux semaines de son déroulement, du 30 novembre au 12 décembre 2015.
https://reporterre.net/VIDEO-Les-manifestants-de-la-COP21-premiers-reprimes-de-l-etat-d-urgence
En 2015 lors de la COP 21, la démocratie était-elle brune ?
La “démocratie” n’était pas brune mais elle n’était pas de Gauche. Sauf pour celles et ceux qui persistent à considérer le PS comme étant de Gauche.
En 2014 à l’Assemblée nationale, la blonde Viviane Reading commissaire européenne était elle brune lorsqu’elle déclare
« Il faut lentement mais sûrement comprendre qu’il n’y a plus de politiques intérieures nationales. Il n’y a plus que des politiques européennes partagées dans une souveraineté commune. »
https://www.youtube.com/watch?v=yBRCZPypyyM
28 septembre 1982, réquisitoire du procureur Desproges contre Le Pen père invité au tribunal des flagrants délires. Les enfants Le Pen sont présents.
https://www.dailymotion.com/video/x301llw
Puis Desproges laisse la parole à l’avocat de la défense Luis Rego qui conte la journée d’un fasciste
https://www.dailymotion.com/video/xbgo53
En mode lecture, le réquisitoire de Desproges
http://felina.pagesperso-orange.fr/doc/extr_dr/desproges.htmon.com/video/xbgo53