Colère des locataires !
Le conseil municipal du 16 décembre a débuté par un point sur la situation embarrassante de la SEMISO. Pour rappel, les locataires des logements que la SEMISO gère soit 63% du parc social, ont reçu ce mois des demandes de régularisations des charges 2023 avec des sommes énormes allant de 500 à plus de 2 000 euros, joli cadeau de fin d’année !
Le maire qui a quitté sa fonction de président de la SEMISO le 6 février dernier [1] a donc décidé d’ouvrir le Conseil Municipal sur ce sujet en donnant la parole à 2 locataires dont je n’ai pas entendu l’intervention puisqu’elle n’a pas été retransmise.[2]
Tout d’abord, Henri Lelorrain s’étonne que le maire ne fasse pas de déclaration sur l’article paru dans Libération[3] sur l’affaire (en cours) du « Sacré Spot »[4], et sur les interventions précédentes des locataires. Dans cette autre affaire, la Semiso semble avoir agi encore très légèrement (c’est un euphémisme !). En effet si des agents ont été menacés par des élus, comme le dit l’article, un signalement au procureur devrait être fait et une exclusion d’élus décidée ou si cela n’est pas vrai, une plainte devrait être déposée contre le journal.
La Semiso qui a été créée pour construire et gérer du logement social, est devenu aussi un outil de commercialisation[5] avec un problème de gouvernance et de compétences, constate-t-on au vu de ces deux affaires. « On préfère s’occuper de l’ouverture des bars plutôt que des conditions de vie des locataires !» dénonce le conseiller d’opposition du groupe « A Gauche ».
Or les priorités de la Semiso devraient concerner le règlement des problèmes de passoires thermiques des logements[6], l’anticipation sur l’augmentation des charges pour réguler au mieux le paiement des locataires et bien sûr la relecture et l’explication des sommes à payer dans tout courrier.[7]
Dans leurs différentes interventions[8], les groupes d’opposition et le groupe EELV de la majorité demandent un audit externe de la Semiso pour comprendre son fonctionnement, ses recrutements et la chaîne de management, ses attributions de logements[9] et de commerces, la vérification des charges en y associant les amicales de locataires et un plan spécifique de chauffage de chacune des résidences. Enfin, comment les factures d’énergie seront payées ? Si ce ne sont pas les locataires qui d’autre ?
Les prises de paroles de certains ont été au-delà de la problématique initiale et j’ai noté qu’Emilie Lecroq et Jamila M’Barki qui devaient rallier la majorité n’y siégeaient pas et que la première a habilement bifurqué sur la problématique nationale du logement, certainement pour éviter de froisser notre édile sur ce nouveau sujet local sensible.
Pour clore ce préambule au Conseil Municipal, K.Bouamrane « s’excuse » pour « le courrier envoyé par erreur » (!) et annonce les solutions immédiates : l’annulation du document envoyé et un nouveau calcul pour chaque locataire qui sera présenté, expliqué et accompagné après un audit réalisé. « Aucune famille ne doit se retrouver en situation de danger ».
Le maire acte avec la présidente de la Semiso et les représentants des locataires la réalisation d’un audit permanent qui évaluera la bonne gestion des charges. « Aujourd’hui s’ouvre une nouvelle page dans la relation Semiso – locataires ».
Le Conseil d’administration qui s’est tenu le mardi 17 décembre devait entériner ces décisions.[10]
[1] La nouvelle présidente qu’il a proposée étant Nadya Soltani, conseillère municipale déléguée au logement et à la lutte contre l’habitat indigne, vice-présidente territoriale en charge du dialogue social.
[2] pour répondre aux colères des locataires inquiets et mécontents lors du rassemblement devant la mairie samedi 14 décembre où il avait pris la parole
[3] Libération 9 décembre : Un restaurant-bar- discothèque a ouvert au dernier étage du Cap Saint-Ouen, rue Paul Bert dans le Marché aux Puces en juin 2024 dans un local appartenant à la ville et géré par la Semiso. La justice s’intéresse à l’affaire, qui questionne la complicité d’employés de mairie et d’élus pour une ouverture et des travaux non autorisés.
[4] A la demande de l’élu au commerce, Mr Driss Naïch, le maire a précisé que le projet du Sacré Spot avait été validé collégialement lors d’une commission commerce, que le commerçant a ouvert son restaurant sans avoir les autorisations de Plaine Commune et de la Préfecture (« cela arrive régulièrement », dixit le maire), la Semiso a d’ailleurs fait un contrat exemplaire, un agent a pris des actions dans ce restaurant sans mesurer le conflit d’intérêt, Mr Driss Naïch a demandé la protection fonctionnelle pour pouvoir porter plainte contre Libération, qui l’accuse d’avoir menacé la directrice de l’urbanisme, détachée au sein de Plaine commune
[5] De « coques », d’espaces, de commerce, sponsorisant le Red Star…
[6] Apparemment la moitié des 5 000 logements sont concernés et les locataires se plaignent de nombreuses coupures chaque hiver
[7] A quoi servent les 3 directeurs généraux, fort bien rémunérés ?!
[8] H.Lelorrain, S.Decanton, JP.Ilemoine, S.Phan,E.Lecroq L.Petchenina
[9] L’opposition n’y participe toujours pas malgré ses demandes régulières !
[10] Annoncé au Conseil municipal pour le lendemain, ce Conseil d’Administration de la Semiso, du 17 décembre à 18h… a été semble-t-il été retardé – et perturbé – par l’emploi du temps du maire décidément sur tous les fronts : accident de bus face au « Bouillon du Coq », réception de l’ambassadrice du Maroc, animation de Noël au square Marmottan, interview chez BFM…
Pourquoi STG relaie aussi un mensonge ?
De nombreux administrateurs absents, le CA Semiso du 17 décembre n’a pas eu lieu faute de quorum.
Une réunion a eu lieu, mais une réunion n’est pas un CA