… et tardif !
Ceux qui ont suivi les vicissitudes de la Gauche locale se rappelleront de l’élection municipale de 2020 : une Gauche complètement divisée avec 5 listes distinctes au1er tour suivi d’un affrontement risqué au 2ème tour entre les listes « Réinventons St-Ouen » de K. Bouamrane (PS-EE-LV) et « A Gauche !» de D. Vemclefs (PCF-G.s-DVG).
La liste du maire sortant, W. Delannoy (LR), sera devancée de 622 voix (-5,6%) par celle de K. Bouamrane. La liste « A Gauche ! » conduite par D. Vemclefs, sera quant à elle avec 1 020 voix d’écart (-8,7%).
Pari gagnant donc pour le nouveau maire avec cette « triangulaire ». Elle lui permettra, alors qu’il avait refusé tout dialogue depuis des mois, d’appeler ses ex concurrents de Gauche à intégrer la nouvelle majorité en leur lâchant quelques sièges. Une proposition fort tardive, très froidement accueilli et largement rejetée[1].
Un rejet qui n’a d’ailleurs pas trop ému K. Bouamrane lui permettant de rafler la mise avec une écrasante majorité au conseil municipal[2]et des alliés « Verts » très complaisants[3]. Pouvoir hyper-centralisé, adjoints sans pouvoir réel, oppositions méprisées, communication permanente à la gloire du maire, on en passe… A telle enseigne que ses deux prédécesseurs pourraient passer désormais pour de grands démocrates.
Dans ce contexte assez délétère, qui se confirme de jour en jour, avec des dossiers sensibles et des projets mal engagés, on a déjà été assez étonné en 2021 de voir Emilie Lecroq, Secrétaire de section du PCF à St-Ouen et élue d’opposition au sein du groupe » A Gauche ! »… faire liste commune avec… Karim Bouamrane. Une alliance un peu surprenante mais pour éviter -nous a-t-on dit – que le Département bascule à Droite.
Nouvel épisode en cette fin 2024 dans notre ex-fief communiste, toujours élue de l’opposition, ladite secrétaire de section, vient d’annoncer à ses adhérents la tenue d’une Assemblée générale interne au PCF ce samedi 9 novembre 2024.
Au menu : Nouveau Front Populaire (NFP) oblige, elle indique avoir entamé une séance de travail avec le maire (K. Bouamrane) dans le cadre d’un accord pour les Municipales de 2026 avec autant de siège pour le PCF que pour le PS (!).
Objectif politique : négocier un accord pour « 40% de logements sociaux dans les nouvelles constructions » et la « transformation de bureaux en logement », des « équipements » correspondants et le « maintien de logements sociaux sur une des tours des Boute-en-train ». Ni plus, ni moins !?
EPS
[1] Il eut été peut-être plus habile, courageux et efficace de rentrer alors dans la majorité avec notamment plusieurs postes d’adjoint(e)s pour établir un rapport de force, plutôt que de camper dans une opposition disparate et impuissante.
[2] En conformité avec la législation électorale : 31 sièges sur 44 pour RSOA soit 70,5% du Conseil municipal (en ayant obtenu à la base 38,1% des suffrages au 2ème tour),
[3] Des « verts » qui selon certains seraient tentés de s’allier avec les amis Insoumis pour les prochaines élections municipales.
C est un peu léger comme demandes.
Celle-là c’est vraiment une parfaite opportuniste. Sa seule ambition est de devenir une bureaucrate du PC au niveau national. A priori elle fait partie des opposants à Fabien Roussel, prête à tous les compromis notamment avec la France Insoumise. Le problème avec elle, ou ce qui rassure c’est que lorsqu’elle ouvre la bouche et débite c’est formule creuse, c’est qu’on ne comprend rien à ce qu’elle dit ( un peu comme son ami Bouamrane).
“un accord pour 40% de logements sociaux”
Le parc immobilier de Saint-Ouen comprend 28300 logements.
Dont 8800 logements sociaux.
Soit 31% de logements sociaux dans notre ville.
La loi du 18 janvier 2013 relative au renforcement des obligations de production de logement social dit 25% de logements sociaux. Pas moins. Pas plus.
Le secteur du bâtiment est confronté à des hausses des coûts de construction. sur Pour le seul deuxième trimestre 2024, l’Insee mentionne des coûts de la construction en hausse de 3,84%.
En novembre 2024, l’encours de dette de Saint-Ouen s’élève à 103 millions d’euros.
Une baisse de deux milliards du montant des dotations globales de fonctionnement est annoncée en 2025 (il passerait de 27 à 25 milliards).
La dotation de Saint-Ouen diminuera donc comme celle des autres communes françaises.
Construire 40% de logements sociaux dans les nouvelles constructions, coûtera plusieurs dizaines de millions d’euros aux finances municipales.
La ville de Saint-Ouen devra emprunter ces sommes aux banques, à des taux toujours plus élevés.
À combien s’élèvera la dette de Saint-Ouen en décembre 2027, si l’accord électoral passé en novembre 2024, entre Karim Bouamrane et Emilie Lecroq est appliqué ? à 120 millions ? à 140 millions ?
Cet accord électoral est irresponsable.