Ecoles :  ouvertures et fermetures

Entre dynamique démographique et devenir de foncier public

Dominique Garcia, qui a suivi avec attention le conseil municipal du 12 décembre revient sur la délibération n°11 intitulée : « rentrée scolaire 2023-2024 et concernant ouverture et dénomination d’écoles et groupes scolaires, fermeture administrative et évolution de la sectorisation scolaire ».Vaste sujet !

Ce que je savais :

La politique éducative n’échappe pas au rabâchage de la langue de bois de notre majorité municipale. On nous a donc resservi en préliminaire qu’il s’agit de « démocratiser l’excellence » et en conclusion : « (re) démocratiser l’excellence, le progrès partagé et être l’architecte de sa propre vie ».  Ouf !

La politique éducative doit favoriser la mixité (en effet et la carte scolaire en est l’outil essentiel), on ne doit laisser aucun enfant sur le bord de la route (difficile si la politique de la ville n’accompagne pas les familles monoparentales, ne développe pas l’aide à la parentalité), on devrait avoir des écoles neuves ou réhabilitées d’ici la fin de la mandature (cela semble bien parti au vu des 111 Millions d’euros qui y seront consacrés).

Ce que j’ai appris :

La nouvelle sectorisation qui semble réussie et à laquelle ont été associés les parents d’élèves permettant la proximité école-domicile, le regroupement des fratries, une meilleure mixité. Une suggestion : on apprécierait, très vite, de pouvoir visualiser la nouvelle carte de la sectorisation sur le site de la ville.

Le nom des 3 nouveaux groupes scolaires qui ouvriront à la rentrée prochaine : Colette Besson (face au stade Bauer), Andrée Chedid (rue Ernest Renan) et Aretha Franklin (au Vieux St-Ouen près du village olympique). A noter que ces dénominations sont résolument un choix pour rendre hommage à des femmes qui ont marqué des disciplines artistiques et sportives, que les noms retenus font suite à une consultation dont les élus de l’opposition et de nombreux audoniens n’ont jamais entendu parler… comme d’autres me semble-t-il ?!

Ces ouvertures sont à mettre en parallèle avec les fermetures du groupe Bachelet et de l’école élémentaire Frédéric Joliot-Curie en septembre prochain.

Saint-Ouen est rattaché au dispositif des 200 Cités éducatives et bénéficiera d’une aide de 1,5 M6 d’euros de l’Etat pendant 3 ans pour développer des actions de renforcement du rôle de l’école en lien avec son environnement éducatif pour les 0-25 ans : https://www.citeseducatives.fr/le-projet/les-cites-educatives

Ce qui me pose question :

L’adjointe à l’éducation nous parle « d’anticiper les évolutions démographiques » pour offrir les meilleures conditions d’accueil des élèves audoniens mais on aimerait en savoir plus :

–          Il semble qu’à terme l’école Irène Joliot Curie fermera aussi ce qui supposera une nouvelle sectorisation vers Vallès et Besson pour les élèves du quartier Rosiers-Les Puces. Mais de nombreuses constructions émergent autour de la rue des Rosiers. Ces 2 écoles seront-elles suffisantes pour l’accueil d’arrivées importantes en sachant que Bachelet disparait ?

En effet, si l’ouverture des trois nouvelles écoles en septembre 2023 a été décidée il y a plusieurs années, aucun autre groupe scolaire n’est annoncé à long terme alors que la hausse de la population continue. Plusieurs projections considèrent qu’en Seine St-Denis, la plus forte croissance se situerait à St-Ouen et serait proche de 36% entre 2011 et 2026, pouvant même atteindre le seuil des 65 000 habitants.

–          Pas de nouveau collège annoncé dans ce secteur, Michelet et Baker suffiront-ils aussi ?

Si le maire a exprimé des excuses quant à la non-consultation des élus de l’opposition pour la dénomination des écoles et une réunion récente sur la sectorisation, je constate que ces « oublis » sont récurrents. Pourtant il insiste encore : « si les services peuvent avoir le réflexe d’intégrer tous les élus qui en font la demande… bien le noter pour ne pas que cela passe entre les mailles du filet ». Enfin, on peut aussi se demander quel sera l’avenir du foncier de l’école Bachelet [1] et plus tard celui de l’école Joliot-Curie ? Équipements publics, opérations de…logements ?

Dominique GARCIA

[1] Le terrain d’assiette du Groupe scolaire  A.Bachelet  (à deux pas du métro 14), c’est 6 345 m2. De quoi réaliser un beau programme immobilier !

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2 réflexions sur « Ecoles :  ouvertures et fermetures »

  1. “6345 m2. De quoi réaliser un beau programme immobilier”

    40% du parc de logements de Saint-Ouen appartient à la ville via Semiso au département de Seine-Saint-Denis ou à Plaine Commune Habitat.

    Vendre 6345 m2 du patrimoine public au secteur immobilier privé n’aurait rien de scandaleux à Saint-Ouen-sur-Seine.

    On l’a vu en décembre 2022 avec le 12 chemin des barques à Vaux-en-Velin. Les trafiquants de drogue cherchent les immeubles de logements mal entretenus, dans lesquels les propriétaires n’investissent plus un centime d’euro et ne paient plus les charges. Que ces propriétaires des bâtiments soient publics ou privés. A Vaux-en-Velin, quand les immeubles hlm de la ville étaient dégradés, les dealers s’y étaient installés. Quand ces immeubles de logements sociaux ont été rénovés, alors les trafiquants se sont implantés dans les copropriétés privées de cette ville du département du Rhône.

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