Pour le coup, nous sommes en retard ! L’ineffable Mister Mayer a frappé tôt. Il se délecte du « journal » municipal et nous en fait profiter. Tout y passe, même les vieux. Décidément aucun respect pour le journal de l’actualité heureuse de notre bon roi. On s’en régale…
« Le mois dernier j’avais tardé. C’est que je suis un peu dilettante, suis un peu de gauche, c’est normal, la fainéantise et l’assistanat sont dans mes gênes… Je procrastine. C’est qu’entre une vélorution et les manifs pour soutenir Mains d’œuvres, je n’avais pas eu le temps de « chroniquer » notre journal municipal préféré.
Du coup pif paf pouf, le jour de la sortie, alors que les rotatives fument encore et que l’encre n’est pas encore sèche je me décide à vous en faire une petite exégèse. Autant vous le dire tout de suite la fournée de ce mois-ci est bien pauvrette. Honnêtement les 28 pages de la feuille de chou municipale se lisent en 7 minutes chrono. En plus si comme moi vous lisez Saint Ouen et non le laborieux et pompeux S.A.I.N.T.O.U.E.N.S.U.R.S.E.I.NE. répété jusqu’à la nausée dans le magazine vous gagnez encore 2 minutes de lecture. Bref en 5 minutes c’est plié.
Sur 28 pages on vous met donc 6 pages sur les personnes âgées. Rien que de très prévisible. C’est que les petits vieux, ça parle un peu trop à la caissière du Monop’ le samedi matin tout en rédigeant son chèque. C’est sûr. Mais un petit vieux, bien que ça se déplace lentement, ça se déplace assurément pour aller voter. C’est en quelque sorte une clientèle fidèle et captive contrairement aux petits jeunes (malheureusement) et aux trentenaires pressés (tout aussi malheureusement). Et puis un petit vieux c’est statistiquement un peu conservateur et plutôt à droite. Donc il faut savoir le choyer. Du coup autant vous dire que tout y passe. Six pages de brosse à reluire sur les supers trucs que fait la mairie pour le bien-être de nos aînés, de nos seniors, de nos personnes âgées. En veux-tu en voilà. Comme plus c’est gros plus ça passe autant vous dire qu’une nouvelle fois notre Maire fait sa campagne grâce à l’argent public et via le journal municipal.
Tiens et en parlant de campagne parlons un peu de l’édito de Toto. Et bien figurez-vous que ce mois-ci c’est la SOLIDEO, l’Etat et le Département qui s’en prennent plein la tronche. Parce que William il est furax (vénère comme disent les jeunes plus très jeunes) que les JO ça se passe en dehors de sa vision à lui de la Ville qu’il a. Parce que oui Delannoy a une vision (pas des visions ça c’est Bernadette Soubirous, rien à voir). D’ailleurs dans on édito il le dit noir sur blanc. Je copie colle : « Mon rôle, dans la mesure du possible, pour un projet aussi pharaonique, reste de défendre ma vision communale et le bien-être de mes administrés. » Oui vous avez bien lu « défendre MA vision de la ville et MES administrés ». Le mec en vient tellement à aimer sa personne qu’il considère que son rôle est de défendre SA vision de la ville. Pas celle de son équipe municipale. Encore mois celle des élus de Saint Ouen et toujours encore moins celle de la totalité des habitants. Vous me direz comment connaîtrait-il notre avis à tous, lui qui n’a pas organisé une seule réunion de quartier de tout son mandat et quasiment aucune réunion publique.
Monsieur Delannoy a donc sa vision de la ville. Ville qu’il ne vit pas[1]. Ville qu’il a renommée sans nous demander notre avis. Ville qu’il veut tellement changer que c’est à se demander s’il l’aime vraiment.On rappellera également que Delannoy qui affirme n’avoir été associé à rien dans la définition du projet pour les JO ne s’est en fait associé à rien délibérément. Comme toujours la pratique de la chaise vide s’avère particulièrement néfaste pour le portage des dossiers et des intérêts de notre ville. La politique du coup de menton finit par trouver ses limites.
Dans l’édito on lira également que les JO doivent être l’occasion de renforcer les liens avec les Hauts de Seine… On ne voit pas bien à quoi il fait allusion car si il s’agit de la passerelle sur la Seine il faudrait rappeler à notre édile que cette dernière relierait Saint Ouen à l’Ile Saint Denis et que l’Ile Saint Denis c’est toujours la Seine Saint Denis. Quant aux liens avec les Hauts de Seine ils sont déjà bien serrés et trop serrés à mon goût avec le cabinet DGM architectes [2]qui barbouille la ville de ses meringues levaloisiennes prétentieuses et déconnectées du tissu urbain de Saint Ouen.
On apprend aussi que grâce à Delannoy on a sauvé le marché du Vieux Saint Ouen… alors là bravo. Bravo, Monsieur le Maire pour cette réécriture de l’histoire. Bravo pour ce mensonge éhonté. Sans la mobilisation de l’opposition, des habitants le marché aurait été délocalisé. Vous avez été jusqu’à faire voter le principe de ce déménagement en Conseil municipal et à justifier ce déplacement. Si finalement il restera sur place ce n’est dû qu’à la mobilisation de la population et certainement pas à votre action ou plutôt votre inaction.
Et ça y est. Ça y est j’m énerve, je vitupère (en postillonnant en plus c’est pas ragoutant). Mais autant de mauvaise foi (on en revient à Bernadette Soubirous) que voulez-vous ça me fait flageoler les arcs boutants (pour filer la métaphore ecclésiastique).
Bon sinon on en était où ? Ah oui les JO. Page suivante et au détour d’une phrase on apprend donc officiellement ce que nombre d’entre nous supputions. Les logements issus du futur ex village olympique serviront prioritairement à la reconstitution de l’offre en logements sociaux pour l’ANRU. Ben dites donc c’est intéressant ça. Bon on s’en doutait un peu mais c’est quand même bien dommage d’imaginer reconstituer l’offre détruite juste à côté des bâtiments tout jute démolis. Question mixité dans la ville on repassera donc et les pauvres qui ne prennent qu’une douche par semaine et attendent les allocs resteront cantonnés aux confins de la ville. On continuera à construire des meringues levaloisiennes partout ailleurs sans une once de logement social en revanche. C’est qu’avec Delannoy on ne mélange pas les serviettes et les torchons. Dommage.
Quoi d’autres ? Ah oui un article sur les restos du cœur. Bizarrement le journaliste ne rappelle pas qu’en début de mandat Delannoy avait décidé de supprimer le camion mis à disposition de l’association. Un oubli de la rédaction très certainement.
Deux pages sur les délibérations du Conseil municipal. Sans intérêt. D’autant que nulle part n’apparait le fait que des élus et des adjoints se sont fait la malle et ont décidé de quitter le navire en train de couler. Les femmes et les enfants d’abord ! D’un autre côté 5 mois avant les élections c’est un petit peu gros. Mais bon comme écrit plus haut plus c’est gros plus ça passe. Enfin pas toujours. Je garde en mémoire la défection d’un certain K. Bouamrane quelques mois avant les élections, ça ne lui avait pas forcément porté chance…
Une page sur les menus de la cantoche. Pour info le mardi 10 décembre ce sera :
Chou rouge vinaigrette / Concombres à l’aneth
Blanquette de veau à l’ancienne / Brandade de poisson
Purée
Edam l Gouda
Liégeois à la vanille
Copieux… Mais je ne sais pas vous moi ça me donne faim.
On apprend aussi que le jeudi 12 décembre les personnes âgées sont invitées au ciné-thé pour visionner le « J’accuse » de Polanski. Parce que bon il faut savoir dissocier l’homme de l’artiste… Mauvaise concordance des temps.
Un nouveau stand de crêpes au marché Ottino où nous sommes content d’apprendre que, je cite : « Je suis contente qu’il y ait des crêpes, affirme une fidèle du marché Ottino. J’en ai acheté une au chocolat et elle était très bonne. En plus, il y a de la blanquette de veau en plat du jour. Comme je ne savais pas quoi manger ce midi, ça tombe très bien, je vais la goûter.»
Y’a pas à tortiller, journaliste à la mairie de Saint Ouen c’est un métier…
Les mots fléchés. Le jeu des sept erreurs. La rédaction est ce mois-ci taquine puisqu’il semble que le dessin du jeu des 7 erreurs représente Monsieur le Maire en voiture conduisant sa majorité municipale directement dans le mur, le tout en klaxonnant.
Une page de photos toutes orientées à la gloire de Monsieur le Maire. Avec William à des noces d’or, William sous la pluie le 11 novembre tel un François Hollande sous le déluge remontant les champs Elysées à bord de sa voiture et William derrière un pupitre ânonnant un discours pénible et laborieux comme il en a le secret.
Trois pages de pubs sur le marché de Noël. Oui vous savez les trois cabanes qui se battent en duel (en même temps pour un duel il ne devrait y en avoir que deux, mais cette année y’a du budget) devant la mairie, au milieu des bagnoles sur cette sinistre place de la République dont on attend depuis des années la reconfiguration.
La page des tribunes de l’opposition qui s’enrichit ce mois-ci de deux petits nouveaux. Cyrille Plomb le félon (le tu quoque mi fili) et Nadya Soltani[3] qui a vue de la lumière et tente sa chance au grand jeu du moi aussi un jour quand je serai grand(e) je serai Maire.
Deux pages de pubs pour deux projets immobiliers dans la veine « meringue levaloisienne » qui-pètent-un-tout-petit-peu-plus-haut-que-leur-cul avec des noms comme « Grand angle » et « Neo Déco ». Un jour nous nous pencherons sur ces métiers ignorés et notamment celui de fabricant de nom de programmes immobiliers moches et de mauvais gout.
Une page sur les activités de la piscine parce que bon il faut le faire savoir qu’elle a ouverte et que le Maire il est vachement hypra fort et même plus fort que ton papa avec ces petits bras musclés et qu’il a fait les travaux à lui tout seul pendant 2 ans et demi pour qu’elle ouvre à nouveau et qu’on soit tous heureux à Saint Ouen grâce à lui. D’ailleurs je m’étonne que nous n’ayons pas un nouvel article sur l’école Jean de Lafontaine. Du genre : « Deux mois après l’ouverture de l’école, retour sur la vie dans ce superbe établissement scolaire spécialement conçu par William Delannoy pour le bonheur de nos chères têtes blondes ».
Une page pour le résultat des jeux. Les nouveaux nés (bienvenus), les mariés (félicitations) et les morts (à bientôt).
Epicétou. Un bien triste numéro finalement. Parce qu’on rigole, on rigole mais cette livraison du journal est à l’image de la vision de la ville de notre premier édile. Ce dernier semble savoir mieux que nous ce que nous souhaitons. Il veut faire notre bonheur à notre place en signant des permis de construire à tour de bras pour des immeubles enfermés derrière des grilles. En expulsant Mains d’œuvres alors que personne ne le lui avait demandé. En supprimant des subventions aux associations. En condamnant à mort le festival de jazz des Puces. En démolissant le patrimoine industriel de la ville. En acceptant par son silence les opérations invraisemblables comme l’installation de l’hôpital en plein centre-ville. Décidément Saint Ouen ne méritait pas ça. Et nous non plus. »
PM
[1] Petite allusion au fait que le Maire habite Osny dans le Val d’Oise et non pas à St-Ouen ? Méchant !
[2] DGM, c’est le cabinet d’architectes installé depuis des lustres à Levallois construisant désormais quasiment tout à St-Ouen dans les opérations publiques (ZAC) ou privées. Il est vrai une équipe déjà très expérimentée et dans les préférées des célèbres Balkany avec un paquet de réalisations à… Levallois.
[3] Nadia Soltani l’air de rien a déjà deux mandats au compteur comme Adjointe au maire (PCF) de Jacqueline Rouillon (qui a semble-t-il a toujours beaucoup apprécié sa discrétion et sa fidélité sans faille). Nommée il y un an suite au départ de Gérard Robert et au décès d’Hayat Dhalfa elle sera cette fois-ci dans l’opposition (cf. notre article du 16/06/2018 « Récidiviste » http://www.soignetagauche.fr/?s=r%C3%A9cidiviste&submit=Recherche ). Depuis sa nomination on ne l’a pas trop vu siéger. Cette nouvelle tribune – juste pour elle – semble toutefois indiqué qu’elle a quitté le groupe « Tous unis pour St-Ouen » de l’ancien maire. De méchante langue affirme l’avoir aperçu (avec son amie Nathalie July-Issaoui) à une rencontre organisée par un ex collègue PCF puis PS, un certain Karim Bouamrane. Un Hasard ?
«renforcer les liens avec les Hauts de Seine»
La Seine-Saint-Denis et les Hauts-de-Seine ont été créés en 1968
Depuis cinquante et un ans ces deux départements s’ignorent superbement.
En décembre 2019 il ne viendrait pas à l’idée de Stéphane Troussel d’appeler Patrick Devedjian pour lui proposer de construire ensemble une piste cyclable d’Aulnay-sous-Bois à Rueil-Malmaison ou du Stade de France à La Défense.
D’où le règne de l’automobile en Île-de-France depuis plus d’un demi-siècle.
Si on veut permettre aux franciliens de se déplacer en vélo, les pistes cyclables doivent se concevoir au niveau inter-départemental afin que les aménagements cyclables longent les grands axes (appartenant aux départements).