Projet d’hôpital Grand Paris Nord, permis de construire Wonder, devenir de Mains d’œuvres ou des jardins Guinot, affaire Semiso, alternative municipale en 2020… les sujets de mobilisation citoyenne et de débats ne manquent pas en cette fin d’année. Sans oublier dans un autre registre le dossier Pass’ culture. Retour sur un débat par notre correspondante.
« Mais quésaco le Pass Culture ? » Pour en parler à la quarantaine de personnes présentes, le 13 décembre dernier à Mains d’œuvres, différentes personnes sont intervenues : El Yamine Soum : Sociologue & enseignant, Clémence Chalopet et Florent Facq : chargés de développement territorial 93 du Pass Culture au Ministère de la Culture, Pierre Person, député LREM, Aguibou Dembélé Principal de collège. Tous accueillis par Juliette Bompoint, Directrice de Mains d’œuvres et participante à cette table ronde.
Une initiative sous la houlette de Julien BALESI [1](Président d’Héritage Grand Paris[2]).
Deux temps étaient au programme de la plénière pour commencer :
– Un premier où était annoncé que « L’ouverture à la Culture ainsi qu’à toutes ses richesses est primordiale pour l’épanouissement de chaque jeune. » et pendant lequel j’ai cru comprendre que le Pass culture nous y aiderait….. et
– Un second où nous était présentée l’expérimentation à venir de l’application « Pass culture » destinée aux jeunes de plus de 18 ans et testée dans 5 départements dont la Seine Saint-Denis.
Chaque intervenant s’est exprimé autour des questions :
Comment accompagner nos jeunes en levant différents freins d’accès à la culture ?
Peut-on à la fois leur proposer des parcours éditorialisés, encourager les sorties (à l’heure du tout numérique) et enfin garantir une diversification des pratiques culturelles ?
Des interventions diverses et variées, proches de poncifs, même inexactes… ont débouché unanimement sur le constat d’inégalité des territoires et de certains jeunes quant à l’accès à la culture ou aux cultures….et la difficulté de cette problématique à être réglée depuis de nombreuses années.
Oui mais ça, c’était avant le Pass culture qui lui, va plaire aux jeunes geeks et leur permettre l’accès à l’offre culturelle de proximité (entendez : pratique et diffusion) qui leur plaira plus que l’offre culturelle institutionnelle ! L’objectif est à terme une allocation de 500 euros à tous les jeunes de 18 ans d’une classe d’âge par l’utilisation de cette application numérique.
Concernant la partie organisationnelle : 20 personnes travaillent sur son développement au ministère ; 3 000 jeunes bénéficieront de son expérimentation dans le 93 à partir du 1er février ; l’offre culturelle sera référencée grâce aux collectivités locales et devrait être très diversifiée.
Après cette plénière, 3 ateliers étaient proposés sur des réflexions et propositions possibles, des parcours à envisager et les partenariats à développer, auxquels je n’ai pas assisté comme beaucoup de présents d’ailleurs. Mais avant, un participant a eu la bonne idée de demander un temps d’échanges avec la salle pour poser des questions qui préciseraient la présentation. S’en est suivie une série de questions à laquelle peu de réponses ont été apportées. Et les personnes autour de moi ont constaté que la problématique du départ ne pourrait être résolue par une application numérique, financée et contrôlée par l’état[3].
De nombreuses interrogations sont en suspens et demanderaient à mettre autour de la table les principaux concernés : les jeunes et les acteurs culturels qui n’étaient pas ou peu présents à cette soirée.
- Comment les acteurs culturels du territoire (associations/structures culturelles/artistes/ citoyens) seront contactés et qui validera l’offre culturelle proposée ?
- Les jeunes retenus pour l’expérimentation sont -ils bien représentatifs de toute leur classe d’âge ?
- Est-ce qu’une application numérique ne limiterait pas la diffusion culturelle à une offre commerciale ?
Et plus largement :
- Quelle politique culturelle mettre en œuvre pour garantir l’accessibilité à des offres culturelles diverses avant 18 ans ?
- Est-ce que l’investissement financier de ce projet ne serait pas plus pertinent dans l’accompagnement des politiques culturelles territoriales ?
Bref, je demande à voir !
Dominique Garcia
[1] Julien BALESI, semble-t-il à peine nouvel audonien et déjà réputé comme le potentiel candidat d’En Marche aux prochaines élections municipales de Saint-Ouen ! Notre ville étant comme chacun sait un aimant à talents. Son aura est pour l’heure à construire puisqu’au aucun gilets jaunes n’avait fait le déplacement.
[2] Le site d’Héritage Grand Paris : http://heritagegrandparis.org/index.php/page-d-exemple/
Ça me rappelle le temps où des gars nous vendaient des applications magiques pour trouver du boulot !
Alors qu’il suffit de traverser la rue pour en trouver…
Qu’est-ce donc la culture, les cultures, les pratiques culturelles ?
Qui la, les définit ?
Les promeut ?
Et bien Jean Yves, tu viendras à la restitution en mai-juin et tu leur demanderas!
Conférence gesticulée de et par Franck Lepage à propos de l’éducation populaire le 28 février 2014 a la mégisserie de Saint-Junien
Inculture(s) 1 « L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu… »
Une autre histoire de la culture
https://www.youtube.com/watch?v=3Q1oyEXMXs4
Un pass culture financé par “banques, assurances, fournisseurs d’accès à internet, fournisseurs d’énergie), et, éventuellement, des mécènes”
https://www.banquedesterritoires.fr/letat-ne-devrait-pas-financer-plus-de-20-du-pass-culture
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“20% pour l’État, mais qui va financer le solde ?
Enfin, la question du financement – pour un coût estimé de l’ordre de 450 millions d’euros en vitesse de croisière – semble encore loin d’être éclaircie. Le rapport précise ainsi que “d’après les informations communiquées […], l’objectif reste de réduire au maximum la part de l’État dans le financement du dispositif, afin qu’elle ne dépasse pas 20%”.
Mais la note de synthèse du groupe de travail précisait que “les crédits octroyés par l’État [sont] susceptibles d’atteindre 140 millions d’euros à la fin du quinquennat”, soit plus de 30% de la dépense.
Il est certes prévu qu’une partie des coûts soit prise en charge par les offreurs, en contrepartie de la fidélisation d’une clientèle.
Une autre part du financement sera assurée par des partenaires, “avec une attention particulière portée aux entreprises susceptibles d’être intéressées d’être mises en contact avec des jeunes entrant dans la vie active (banques, assurances, fournisseurs d’accès à internet, fournisseurs d’énergie), et, éventuellement, des mécènes”.
Mais, le ministère s’étant engagé à ce qu’aucune donnée relative aux jeunes ne soit communiquée aux offreurs ou aux partenaires, les candidats risquent de ne pas se bousculer.
En attendant, le rapport précise qu'”un suivi attentif et un contrôle resserré de la mise en œuvre des expérimentations du Pass Culture sera assurée par le groupe de travail sur le Pass Culture tout au long de l’année 2019″.