Réunion Rouillon Nouveau 2008 du 29/1, salle Barbara : encore quelques observations.
Dire qu’il s’agissait d’une « séance de restitution des travaux des ateliers » (tract de Jacqueline Rouillon diffusé hier dimanche matin 10/2 au marché), c’est gonflé. Si tel avait été l’intention, cela aurait fait un bide : coincé à droite de la belle brochette occupant largement le centre bien face au public, l’écran avec projecteur diapo était lui en marge, trop petit, trop loin. Le slogan marketing “la ville qui nous rapproche” était quant à lui trop… distant.
Hormis la pub “ville pour tous” ou “ville de la réussite”, et une vague photo ou deux, rien à voir ni à entendre des ateliers précédents.
Le maître de com n’ayant pas réussi à soutirer de la maire-candidate le moindre élément de bilan, on est passé direct à la présentation des représentants officiels (cf. billet précédent) du nouveau projet. Mais lequel exactement ? C’est là qu’on a été emmené dans un long round pour faire parler l’assistance : connaître les souhaits et soucis des électeur/trices, surtout ne jamais être déconnecté de la base, écouter d’éventuelles critiques, et engranger une foule de +/- bonnes propositions. Qui n’a pas encore pu parler ? Vous ? Bien, c’est noté !
Bien sûr, une liste qui n’a pas encore été aux affaires a tout intérêt à se faire une idée précise des idées des uns et des autres. Faut élaborer un programme articulant son positionnement politique avec le vécu concret dans les quartiers. Pour une chef de la majorité sortante en revanche, tant de sollicitude à répétition sent l’aveu d’échec. Surtout si on a fait de la « démocratie participative » son projet personnel (avec un grand zimboumboum médiatique), comme la Jacqueline Rouillon 2002 par exemple ? On s’en souvient, après quelques années à peine : panne sèche démocratique.
Parmi les nombreuses propositions qui fusent, il y en a d’excellentes : Maison des associations ; Cité universitaire ; démocratie participative ; Conseil consultatif des étrangers ; des vélos dans la ville (voire des pistes cyclables !). Dernier à parler, je fait remarquer qu’il s’agit là de redites…depuis sept ans, car plusieurs propositions étaient déjà inscrites dans le projet de la ville de l’équipe aujourd’hui sortante ! Donc toujours pas réalisées. Pourquoi donc ? Quelle est la nature exacte de ces ratés ? Faute d’avoir touché du doigt ce qui cloche dans l’appareil municipal, qu’est-ce qui garantit que des promesses renouvelées et encore d’autres ne fassent pas flop à l’avenir ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets.
Surprise : quelqu’un bondit du 4e ou 5e rang dans l’assistance, captant la parole sans l’avoir demandée ni obtenue. C’est “Bento”, Maire adjoint à l’urbanisme (mari de la maire sortante). Elle, candidate à sa propre succession, lui quittant le devant de la scène : une émotion imperceptible me gagne. Visage pleine lune souriante, il me dit en substance… qu’il ne faut pas enfermer la démocratie dans des cadres préétablis et que l’expression démocratique n’a jamais été aussi intense que pendant ce mandat. J’ai les larmes aux yeux. Décidément une bonne équipe, on dirait : Maire Bonheur (MB) à la rampe et Magique Boss (MB) dans la coulisse.
Dans ces conditions, faire épanouir mille fleurs pour en composer un bouquet de rêve offert comme programme à l’électorat, c’est simplement faire tourner le moulin à promesses, comme d’hab. Monsieur com a demandé : « quelle est votre rêve » ? Réponse de Maire Bonheur (MB) : «je rêve d’une ville qui nous rapproche, une ville pour tous et une ville de réussite ». Mot d’ordre : rêve général, aux urnes audonien(ne)s.
Ingolf Diener