Faute de programme sérieux, sans leader reconnu, malmenée par le suffrage universel, l’opposition municipale se réfugie dangereusement dans la démagogie.
Que la Ville aménage un parc à Victor Hugo, vende des logements anciens pour les rendre enfin habitables, que des promoteurs construisent des programmes en accession… même rengaine : urbanisme = béton et magouilles.
L’invective et la suspicion remplacent l’argument.
Au prétexte d’une insuffisance de moyens pour exercer leur mandat électif, les élus tendance UMP boycottent le Conseil Municipal.
Partage des rôles : le représentant de l’UDF, siége lui en permanence. Il s’emploie inlassablement à faire dégénérer les débats du Conseil voire à favoriser des incidents sérieux en entre le public et les élus majoritaires.
En manipulant sans vergogne quelques uns, la droite s’efforce par ailleurs de prendre le contrôle d’associations de commerçants.
Objectif à peine dissimulé : utiliser les difficultés bien réelles du commerce, dans les quartiers ou aux Puces, pour s’opposer à la municipalité actuelle (quitte à bloquer certains dossiers et financements).
Dernier exploit : le pilonnage du 1er festival de jazz musette aux Puces, belle initiative – fort heureusement réussie – qui avait le gros défaut d’être soutenue par la municipalité.
Chaque citoyen de notre ville, aurait bien tort, entre amusement et agacement, de prendre tout cela à la légère.
En termes de démocratie locale nous sommes hélas passés de l’opposition à la contrefaçon.
Eric Pereira-Silva
À Saint-Ouen n°33 septembre 2005